Conspiration

Auteur : Eric Giacommetti et Jacques Ravenne

Références bibliographiques : ( lien )

Antoine Marcas a encore un lourd fardeau sur les épaules. Il doit tirer au clair les mystères d'une société encore plus puissante que secrète dont les critères d'admission incluent influence et richesse. D'autant que les indices qui permettraient de prouver son implication ont la fâcheuse tendance à être effacés avant même leur découverte. Apparemment les Skulls and bones ne laisseraient rien au hasard ! En effet quel pourrait être le lien entre des suicides, une folie meurtrière dans un centre commercial et une confrérie étudiante ayant pignon sur rue ?

En alternance avec cette enquête moderne le lecteur suit les tribulation d'un inspecteur en l'an (de grâce ?) 1793. Lui aussi rencontre de sévères difficultés pour faire avancer ses investigations. Le comité de Salut public insuffle au peuple une terreur presque aussi grande qu'aux aristocrates. L'antagonisme entre l'ogre (Danton) et l'incorruptible (Robespierre) laissent des traces profondes dans la république naissante. Si l'un des deux pouvait mettre la main sur un secret antique, son avantage deviendrait flagrant. La dispute comporte un participant vindicatif qui s'en prétend le gardien officiel, spolié en 1307. Qui remportera la palme ? Torture, intimidation sont des moyens que les protagonistes n'hésitent pas à mettre en oeuvre.

Cette énième enquête du commissaire Marcas s'inscrit dans la tradition du duo bien rôdé désormais. Les épisodes précédents n'ont pas forcément besoin d'être connus par le lecteur s'il veut prendre le train en route. De fait, il s'agit de nouvelles aventures avec de nouveaux méchants toujours plus cruels. La vie personnelle du commissaire évolue assez peu. Les énigmes mettent ses capacités d'observation et de déduction à rude épreuve. Les adversaires sont coriaces à souhait. Les passages historiques éclairent certains faits sous un jour nouveau (du moins pour moi) et ouvrent des hypothèses intéressantes.
Pourtant il y a ce que j'appellerai un tic d'écriture moderne : chaque chapitre se conclut sur un suspens (plutôt) artificiel avant de laisser la place à l'autre fil de narration. Cela m'agace de plus en plus souvent et me sort de mon envie de lire. Si l'objectif est de créer un 'pageturner', la conséquence donnera un ouvrage aussi vite oublié que lu... Les éléments instructifs disparaîtront certainement à la même occasion. Et le recours à des images de plus en plus fortes (par la violence, malheureusement) ne me donne pas envie de reprendre la série... Certains les lisent à parution. En ce qui me concerne, un de temps en temps me convient largement. Chacun son rythme ! A vous de trouver le vôtre.

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