High-Opp

Auteur : Frank Herbert

Références bibliographiques : ( lien )

Dans un futur hypothétique, pas si éloigné que ça de notre présent actuel, le monde s'est donné un gouvernement unique organisé en grands bureaux décisionnels. La démocratie y est garantie par des sondages périodiques sur des échantillons représentatifs répartis sur la totalité de la population. Ces échantillons sont vastes, nombreux et obligatoires. L'opinion recueillie par ces sondages est impérative et a force de loi. Il y a 25 grands bureaux principaux dont : Bur-Comm (le bureau de communication), Bur-Trans (bureau des transports), Bur-Cont (bureau de contrôle, la police), Bur-Psy (bureau de psychologie) et évidement Bur-Coor : le bureau de coordination.

Dans ce meilleur des monde, les hommes restent des hommes avec leurs besoins, leurs envies, leurs ambitions et leurs rivalités. Chaque citoyen est nourri, logé, blanchi, évalué, suivi, standardisé maintenu dans un état pas très éloigné de l'esclavage (standard, bien sûr). La plupart sont membres du Pool Emploi, réservoir inépuisable de main d'oeuvre interchangeable (voire jetable). Et une caste de rans supérieurs très hiérarchisés bénéficiant de privilèges attachés à leurs fonctions. A commencer par le logement : les PE vivent dans des Terriers, immeubles standards et uniformisés alors que les autres rangs ont des appartements plus vastes et de meilleure qualité.

Daniel Movius passe brutalement de la caste dominante au PE suite à un sondage annulant purement et simplement l'existence de son poste au gouvernement. Il perd tous les petits conforts acquis mais surtout les autres privilégiés lui tournent le dos du jour au lendemain. Y compris sa fiancée... Qui se met à fréquenter le Grand Coordinateur en personne... Movius est contacté par un mouvement révolutionnaire dont il ne tarde pas à prendre la tête.

Intrigues, manipulations, luttes d'influence, tout y passe pour illustrer les comportements humains. Ce roman politique met l'humanité au centre des préoccupations, l'aspect humain, individuel et collectif qu'il oppose à la froide logique. Mais la conclusion de l'auteur reste que la finalité, le bien-être commun et la survie de l'espèce ne doivent pas être au prix d'une totale déshumanisation des dirigeants. Et que les fonctions à responsabilité ne justifient pas les privilèges et encore moins l'impunité dont certains se croient héritiers.

Ce livre est un inédit posthume. Ce qui veut dire qu'il n'avait pas trouvé d'éditeur prenant le risque de le publier. Dans sa postface, Gérard Klein explique très bien le phénomène éditorial de la science-fiction, même aux Etats-Unis... Du coup, la qualité n'est pas remise en cause, juste la taille du public susceptible de l'acheter, et donc la rentabilité de l'éventuelle publication... Quand l'économie commande, le consommateur n'est pas forcément le grand gagnant des décisions qui sont prises... Triste illustration de la thématique de ce livre !

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