On ne meurt pas la bouche pleine

Auteur : Odile Bouhier et Thierry Marx

Références bibliographiques : ( lien )

Quand ses fidèles lieutenants se ramassent à la pelle, un oyabun a du souci à se faire. Surtout quand il arrive à un âge très avancé et qu'il n'a jamais eu l'habitude de déléguer. Et que parmi les victimes il y a sa fille et son gendre, fidèles parmi les fidèles. Oyabun, c'est le titre réservé au chef de clan yakusa, la mafia japonaise. Et même s'il s'agit de morts naturelles, le nombre reste suspect. Surtout qu'un des cadavres est retrouvé à l'ambassade française à Tokyo, ça fait tâche quand le maître mot devrait rester : discrétion...

Et les liens avec la France ne s'arrêtent pas là : son gendre est mort dans un accident de voiture près de Paris alors que sa femme est victime d'un cancer foudroyant. Ces deux décès attirant l'attention d'un commandant de police proche de la retraite, connu pour ses intuitions et sa ténacité. Effectivement, contre vents et marées, ce commandant va mettre son nez partout et soulever des lièvres que personne n'attend. Ce qui est loin d'être du goût de tout le monde.

Un roman policier original qui explore la cuisine interne du quai des orfèvres ainsi que les tréfonds de l'âme humaine. Une approche vivifiante qui ouvre (pour moi) une orientation bien loin des standards actuels au suspens artificiel. Quand la mode est au calibré sur mesure où rien ne doit dépasser, j'aime bien trouver des histoires qui s'appuient sur du contenu plutôt que de l'action (plus ou moins vraisemblable) pour distraire le lecteur (spectateur passif). Ce qui laisse de la place à la culture plus qu'aux décors dépaysants. Il faut toujours goûter avant de dire que l'on n'aime pas !

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